Droit de réponse de la Fondation de l’Islam de France

banniere-article-FIF

« Entendons-nous bien : les menaces de mort qui visent H. Chalgoumi sont totalement inacceptables »

 

La question épineuse de l’islam en France ne mérite pas une énième polémique vaine. Au contraire, toute prise de parole publique sur ce sujet brûlant doit être mesurée, responsable et devrait – a minima – être fidèle à la matérialité des faits et des paroles. Or, l’article de Madame Gozlan a gravement déformé la teneur de l’entretien de G. Bencheikh au site TSA (Tous sur l’Algérie) sur la représentation des musulmans en France. Et ce, en omettant des points clés de son propos, ce qui lui fait dire le contraire de ce qu’il a déclaré explicitement à TSA.

L’article de Martine Gozlan cite notamment la phrase suivante de G. Bencheikh sur Hassen Chalgoumi et les musulmans de France, « humilié de voir un benêt ânonnant des mots convenus, le plus souvent sans finir ses phrases, parler en leur nom et présenté comme leur représentant », l’article insistant sur le fait que le « très républicain » H. Chalgoumi est « menacé de mort ». Un procédé laissant entendre que G. Bencheikh non seulement ne serait pas « républicain », contrairement à la personne en cause, mais qu’il ferait preuve de complaisance (ou pire) envers ces menaces et ceux qui les profèrent. Or, dans cet entretien avec TSA comme ailleurs, G. Bencheikh – lui-même menacé de mort (sans doute par les mêmes personnes) sans en avoir fait état – a toujours affirmé clairement l’exact contraire. Et précisément, dans cet article de TSA, en déclarant : « Entendons-nous bien. Les menaces de mort qui visent H. Chalgoumi sont totalement inacceptables. Son intégrité physique et morale doit être préservée. Rien ne justifie que l’on attente contre sa vie. » Contrairement à ce que dit cet article de Marianne.net, la réponse de G. Bencheikh à TSA faisait ainsi nettement la part des choses, en interrogeant seulement la représentativité de H. Chalgoumi, mais après avoir condamné vigoureusement et sans ambiguïté toute menace d’atteinte à sa personne.

Après cette omission, l’article de Martine Gozlan assimile la position de G. Bencheikh à celle « d’un bon nombre de nations islamiques qui prêchent la haine de la France “ennemie de l’islam” et déforment les déclarations du président Macron sur la défense de la liberté d’expression ». Or, le président de la FIF a toujours soutenu en la matière une position totalement inverse à celle de ces régimes, chacun pourra le vérifier. En particulier, lors de la dernière vague antifrançaise qui a suivi l’ignoble assassinat de Samuel Paty, il n’a pas ménagé ses efforts pour défendre les valeurs de la République et expliquer la position de la France dans de nombreux médias arabophones. G. Bencheikh a même été le seul à le faire en arabe, avant tout afin d’éviter les risques d’agression et d’atteintes aux intérêts de nos compatriotes dans ces pays. S’agirait-il de ce que Martine Gozlan dit valoir « son pesant de “langue de bois” » ?

En France même, lutter efficacement contre l’islamisme et le terrorisme n’implique-t-il pas le concours actif de ses citoyens musulmans ? Encore faut-il qu’ils ne soient pas en butte à la défiance du reste de la population… Le souligner – toujours dans un esprit de fraternité – ne fait pas de G. Bencheikh le complice de leur potentielle victimisation, ni de son instrumentalisation éventuelle par des puissances étrangères. Martine Gozlan peut bien sûr critiquer à loisir G. Bencheikh et la FIF, qui l’un comme l’autre défendent à toute force la liberté d’expression. Mais elle ne saurait défigurer sciemment les propos du président de la Fondation, surtout sur ces sujets si sensibles, mettant en cause la vie de nos concitoyens

En prenant le risque de faire le jeu des extrémistes qu’elle prétend combattre, cette attaque infondée, injuste et contre-productive n’empêchera pas la FIF – institution culturelle laïque reconnue d’utilité publique – et son président, de défendre à tout prix la laïcité et l’amitié civique entre musulmans et non-musulmans. Ni de poursuivre leur lutte inlassable contre tous les fanatismes, à commencer par le djihadisme et l’idéologie mortifère qui le nourrit.

Télécharger le droit de réponse