« Le Grand Enlacement ». La tribune de Ghaleb Bencheikh

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« A l’heure où l’on suggère le remplacement des uns par les autres, et l’on présente l’altérité comme une non France, nous avons plus que jamais besoin du sens de l’appartenance et du destin retrouvé »

La crise sanitaire que nous connaissons n’a pas dit son dernier mot, mais il est un autre mal qui ronge insidieusement la maison France. Il menace autant son immunité républicaine que le cœur de son ouvrage : ses valeurs, son histoire et son unité. C’est le citoyen musulman, déclaré adventice, qui est désormais responsable de tous les maux. Il est sommé de changer, de se renier en quittant son être propre car, on l’oublie souvent, il est aussi la France. Rien de moins que cette France n’est visée et mise en cause dans cette cabale suicidaire. Comment se retrouver, dans l’histoire avec ses pages nobles qui nous grandissent et d’autres pages sombres qui nous immunisent ? Comment sortir de cette fuite en avant et ne pas marcher sans nous battre vers la nuit éternelle ?

L’histoire de France n’est pas une fiction que l’on peut extrapoler, réécrire et déformer au gré des envies, des foucades et des lubies. Elle est un tout qu’il convient de recevoir, d’interroger et de partager. Un « presque » candidat à la magistrature suprême ne saurait nous dicter une « presque » histoire, faite de négations criminelles, de réhabilitations inconcevables, de récupérations outrancières et de mensonges éhontés. Dans son sillage, nombre de commentateurs et de candidats à l’existence publique s’appliquent, eux aussi, à nourrir cette charge aveugle contre une frange de la communauté nationale, sans mesure ni discernement. Ils sont mus par un débat public dont les digues protectrices ont lâché et dont le centre de gravité s’est déplacé vers l’identitarisme et l’extrémisme.


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