A ce propos, on oublie souvent que l’Afghanistan a été le lieu où a émergé la matrice du djihadisme contemporain, en 1979 dans un contexte de guerre froide, d’affrontement Est-Ouest. En 1987, les soviétiques quittent l’Afghanistan, laissant ce pays à la main des courants fondamentalistes, qui va être en proie aux guerres intestines et ethniques rendant illusoire l’avènement d’un Etat.

Avec la prise de pouvoir des Taliban en 1995, l’Afghanistan du Mollah Omar, accueille l’organisation terroriste Al Qaëda d’Oussama Ben Laden, annonçant ipso facto l’isolement total de l’Afghanistan dans le concert des nations.

S’ensuit les attentats effroyables du 11 septembre orchestrés par la nébuleuse Al Qaëda obligeant les Etats-Unis, sous la bannière de l’OTAN, à riposter et à intervenir en Afghanistan. L’enlisement de l’Occident pendant 20 ans en Afghanistan interroge les limites conceptuelles de la « nation building » et nous pousse à tirer froidement les leçons de l’interventionnisme occidental.

Souvent dépeints sous les oripeaux du fondamentalisme religieux barbare, à quel courant religieux de l’islam appartiennent les Talibans et quelles intentions portent-ils ? Peut-on dialoguer avec eux ? Comment l’Afghanistan, où prospéra la tolérante civilisation entre la Grèce et l’Orient, a-t-il coïncidé avec celui du djihadisme contemporain ?

Pour répondre à ces questions majeures, la Fondation de l’Islam de France, avec la présence du Président de la FIF, Ghaleb Bencheikh, a convié le reporter Jean-Pierre Perrin et le politiste Olivier Roy pour aborder l’avenir de ce pays, tout en interrogeant les limites de l’interventionnisme post-11 septembre.