Rite islamique séculaire, le jeûne est aussi pratiqué traditionnellement par les fidèles d’autres obédiences religieuses (carême, par exemple), ainsi que par un nombre croissant de personnes « sans religion ». En la matière, certains parlent même d’un phénomène de mode, somme toute intrigant dans notre société en quête de sens…

Apportant un bienfait diététique, voire thérapeutique selon certains, ou encore synonyme de sobriété choisie face aux excès de la société de consommation, le jeûne peut évoquer aussi une dimension fraternelle, de partage et d’hospitalité, qu’on retrouve notamment dans les familles musulmanes observantes pendant le mois de Ramadan. Les réunions conviviales ou même festives autour du partage de l’iftar (rupture nocturne du jeûne) sont d’ailleurs entrées dans notre imaginaire collectif, au delà des cercles musulmans pratiquants. En témoigne l’attrait de la presse pour ce temps fort aux multiples dimensions…

Quel sens donne-t-on aujourd’hui au jeûne ? D’où vient le relatif engouement dont il semble l’objet ? Quelle est sa place dans la tradition canonique islamique, ainsi que ses visées spirituelles et ses finalités éthiques, habituellement si peu abordées non seulement par les acteurs non-musulmans, mais aussi par de nombreux fidèles de l’islam.