[Conférence] Héritage et successions au Maghreb, quelles conséquences pour les femmes ?
Invité de l’Association Pour L’Égalité devant la Loi et le Magazine Salama, Ghaleb Bencheikh interviendra sur la « Critique de la norme juridique en contextes islamiques »
Le samedi 15 juin 14h à Paris 12
Pourquoi un colloque sur le droit de l’héritage et les pratiques successorales au Maghreb ?
Dans les trois pays du Maghreb, la loi régissant les successions obéit à la même logique : une femme reçoit la moitié de la part d’un homme dans la répartition de l’héritage selon un référent religieux que nous examinerons pour savoir s’il est juste et doit rester immuable. Le projet de loi du gouvernement tunisien de novembre 2018 prévoit d’établir l’égalité dans l’héritage pour modifier le Code de statut personnel, lequel est inégalitaire tout comme les codes algérien (2005) et marocain (2004) de la famille. Si ce projet est adopté, ce sera une première. Nul doute qu’il donnera lieu à des débats animés en Tunisie et dans nombre d’autres pays.
Dans certaines régions la loi, déjà inégalitaire, est ignorée pour refuser aux femmes leur part, même tronquée, d’héritage. C’est pourquoi nous aborderons la question du droit coutumier au Maghreb.
Cette exclusion totale ou partielle des femmes, contribue à leur paupérisation. Outre l’aspect symbolique qui les réduit à des « moitiés » et les minore dans la transmission familiale, les effets économiques de l’inégalité dans la répartition des biens familiaux, viennent se surajouter aux discriminations dans la société, en particulier, les difficultés d’accès à la propriété, d’intégrer pleinement le marché du travail, les différences de rémunération…
Compte tenu de la circulation des personnes et des biens entre la France et le Maghreb, des Français, des binationaux ou des résidents maghrébins sont confrontés à l’imbrication des droits français et maghrébins. Dans chacune des interventions, cet aspect sera examiné.
Programme :
10h – 12h30
« Les Mutations sociales et pratiques successorales »
Feriel Lalami, chercheuse associée au GRESCO, Algérie, sociologue et membre fondatrice d’APEL-Egalité.
« Les luttes des Soulaliyates »
Meriem Rodary, Docteur en anthropologie (EHESS), chercheuse associée au CRESPPA-GTM, Maroc
14 h – 16h30
« Critique de la norme juridique en contextes islamiques »
Ghaleb Bencheikh, Président de la Fondation de l’Islam de France
« L’héritage au Maghreb – entre textes de loi et pratiques sociales »
Wassila Ltaeif, avocate et spécialiste du droit tunisien
« Les enjeux de l’introduction de contrôle de constitutionnalité par voie d’exception du statut de la femme en Algérie, au Maroc, et en Tunisie »
Massenssen Cherbi, chercheur Paris I Sorbonne, droit coutumier
Samedi 15 juin 2019, 10h-17h
Maison de la vie associative et citoyenne
181, av. Daumesnil, Paris 12